Peintures

Je suis attachée à Montpellier, ma ville, pour sa lumière, son architecture, sa culture, ses technologies. J’ai avec elle aussi un rapport affectif et humain, enrichi par mon vécu et mes souvenirs. Les tableaux de la série « Montpellier » proposent un parcours qui établit un lien entre ville réelle, géographique, et ville inventée, imaginaire et exotique où surgit par exemple, parmi d’autres éléments incongrus à notre regard, la présence africaine. Dans cette scénographie urbaine, le réalisme de la description des lieux rejoint alors le fantastique de l’invention.
La ville devient mon espace mental, habité de présences que l’on oublie de voir.
Mes tableaux invitent à un voyage immobile où l’on se sent étranger chez soi en découvrant une autre ville insolite. Ils « dépaysent », en rapprochant l’ici et l’ailleurs.
Mais ils interrogent aussi. Les sites emblématiques de la ville renvoient à des messages avec, notamment, la toponomastique détournée (Peyrou/Pérou ; étangs/détends ; arbre blanc/arbre à palabres…). A travers des références, qui fonctionnent comme des réseaux de signes parfois énigmatiques, le décor urbain devient prétexte à questionnements sur des problématiques actuelles : l’image, la consommation, les valeurs, les droits, les loisirs.
La ville sert ainsi de paradigme à la réalité urbaine de notre époque et à nos rapports complexes à la société.